Kiwi : ou comment le nom d'un produit peut décider de son succès commercial
[Rédaction : Dr. Nicolas Rohrbacher]
Nous connaissons tous le kiwi, ce fruit au gout unique et si particulier, qui ne ressemble à aucun autre. Si délicieux soit-il, il ne fut pas toujours aussi apprécié…
L’histoire du kiwi commence en Chine, où sa présence remonte au XIIe siècle. Originaire de cette région du monde, il était traditionnellement cueilli dans la nature et non cultivé, bien que très apprécié pour son gout agréable. C’est au tout début du XXe siècle que son histoire s’accéléra, lorsqu’il fut introduit en Nouvelle-Zélande. La culture de ce fruit étant relativement facile dans ce pays, on retrouva petit à petit ce fruit sur les étals en Europe mais le succès ne fut pas au rendez-vous. Par exemple, il fut au départ commercialisé en France sous le nom charmant de « souris végétale ». Conjugué à son aspect peu engageant, marron-gris et poilu, on comprend aisément la relative réticence du consommateur français…
Aux Etats-Unis, il fut commercialisé suite au retour des soldats américains stationnés en Nouvelle-Zélande durant la seconde guerre mondiale, qui l’appréciaient beaucoup. A cette époque, son nom anglais était « Chinese gooseberry », littéralement groseille de Chine. Là encore, les consommateurs boudent ce fruit.
Ces résultats décevants firent réfléchir le principal producteur et exportateur néo-zélandais : et si le problème venait du nom du fruit ? En effet, dans les années 50, au plus fort de la guerre froide entre les Etats-Unis et les pays communistes, un fruit portant le nom de groseille chinoise n’était pas particulièrement avantagé.
Il fut donc décidé de changer radicalement de nom, et le nom de « kiwifruit », abrégé « kiwi », fut adopté, en référence à l’oiseau emblème de la Nouvelle-Zélande, dont le plumage rappelle l’aspect du fruit. Le succès commercial fut immédiat !
A ce jour, la Chine est le premier producteur mondial avec 1.8 millions de tonnes annuelles, la Nouvelle-Zélande étant 3eme. La France produit 2% de la production mondiale avec 56 000 tonnes annuelles. Savez-vous quel est le principal pays importateur de kiwi ? La Belgique ! Avec 155 000 tonnes par an.
Le kiwi murit facilement à température ambiante : le Phytoboomer le choisira plutôt dur, et le laissera 1 semaine dans la corbeille de fruits à proximité des pommes, qui aident à son murissement.
D’un point de vue botanique, le kiwi est le fruit d’une liane, de nom scientifique Actinidia sinensis. Il contient de grandes quantités de vitamine C antioxydante. Si un Phytoboomer souhaite en cultiver dans son jardin, il doit savoir que les plants sont généralement dioïques, c’est-à-dire qu’ils sont soit males, soit femelles. Il faut ainsi prendre la précaution d’associer un plant male et un plan femelle à proximité, sinon il ne pourra pas y avoir de pollinisation, donc pas de fruits !
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