La mûre : quand un fruit peut en cacher un autre
La mûre est considérée comme un fruit très raffiné, assez rare sur les étals des primeurs car très fragile. Quel Phytoboomer n’a jamais connu le plaisir, au cours d’une balade estivale et champêtre, de se piquer les doigts à ses épines par gourmandise ?
Intéressons-nous à ce fruit délicieux, pour découvrir que la mûre désigne en réalité deux fruits différents !
Il s’agit dans un premier cas du fruit du mûrier, un arbuste de la famille des Moracées (comme le figuier !). Cet arbre de nom latin Morus ne comporte pas d’épines, et une de ses espèces est très connue car ses feuilles servent de nourriture au ver à soie.
Mais il peut également s’agir du fruit du roncier, plante de la famille des Rosacées (comme le framboisier, le pommier ou le rosier). De nom latin Rubus, cette plante comporte des épines et forme des haies de ronces envahissantes.
Fruit du mûrier ou du roncier, ils ont le même nom, ce qui porte à confusion. D’autant plus qu’ils ont des saveurs très similaires. Mais alors, comment les différencier ?
Le moyen le plus rapide est de s’intéresser à la présence ou non d’épines sur la branche qui porte le fruit (le roncier en comporte, pas le murier). Si le fruit est déjà cueilli (par exemple sur un étal de marchand), il faut l’observer (le fruit du murier est plus allongé), et idéalment le gouter (le fruit du roncier possède beaucoup de pépins, assez désagréables sous la dent, tandis que chez le murier ils sont beaucoup plus discrets).
Fruit du murier (Morus)
Fruit du roncier (Rubus)
Connaissez-vous la légende associée à ce fruit ? Jadis, deux jeunes habitants de la mythique cité de Babylone s’aimaient follement malgré l’interdiction de leurs parents. Elle se nomme Thisbé, lui se nomme Pyrame. Une nuit, ils se donnent rendez-vous en secret sous un mûrier blanc. Thisbé arrive la première, mais s’enfuit car sous le murier se trouve un lion en train de dévorer sa proie. En s’enfuyant, elle laisse tomber son voile que le lion déchire et souille du sang de sa proie. Lorsque Pyrame arrive au lieu de rendez-vous, il voit le voile de sa bien-aimée ensanglanté et déchiré : il comprend qu’elle vient de se faire dévorer.
Fou de chagrin, il sort son épée et s’en transperce le cœur.
Thisbé, revenant peu après sur le lieu de rendez-vous sous le murier blanc, découvre le corps sans vie de son bien-aimé. Elle s’empare de l’épée et se donne la mort à son tour.
Leurs sangs se mêlèrent pour l’éternité sous le murier blanc, qui donna l’année suivante des fruits noirs.
Ajouter un commentaire