L’ONU alerte sur l’omniprésence des PFAS dans l’eau potable et le lait maternel

Le 17 juin dernier, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a appellé à une surveillance mondiale des polluants éternels s’appuyant sur les résultats d’une étude à grande échelle de ces substances qui a duré 3 ans et ce dans 42 pays.

Cet appel fait suite à l’enquête menée par l’organisme de l’ONU sur la présence de trente polluants organiques persistants interdits par la convention de Stockholm.
Le PNUE avait mis en place plus de 50 000 points de contrôle répartis dans 42 pays sur différents continents afin de mesurer le niveau de présence de ces polluants éternels.
Lors de la mise en place de ce dispositif, le PNUE avait dans son collimateur les PFAS, mais aussi des paraffines chlorées ou encore des insecticides tels que l’aldrine, la dieldrine ou le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane).
Ce sont en tout, trente polluants organiques persistants interdits par la convention de Stockholm (entrée en vigueur en 2004, signée par plus de 150 pays et régulièrement mise à jour au fur et à mesure des connaissances scientifiques sur les dangers de ces substances) qui ont été observés.

Une étude qui vient combler un manque d’informations au niveau mondial

Ce qui change par rapport aux anciennes études, c’est que les substances étudiées avaient jusqu’alors surtout fait l’objet d’études aux États-Unis et en Europe. Pour combler cette lacune, le PNUE a donc analysé de 2016 à 2019, la présence de ces polluants éternels dans 42 pays d’Afrique, d’Asie, des îles du Pacifique, d’Amérique latine et des Caraïbes.

Quelles sont les conclusions de ce rapport sur les PFAS ?

Les conclusions de ce rapport confirment la prévalence de nombreuses substances dont les PFAS au niveau mondial, même dans les zones éloignées de toute source de contamination connue. Sur les 50 000 points de contrôle qui ont été mis en place et sur les 900 échantillons collectés, tous étaient contaminés par les polluants persistants, ce qui montre l’omniprésence de ces substances à travers le monde, malgré les efforts pour réduire leur utilisation.

L’eau et le lait maternel contaminés

D’après ce rapport et selon la nature des contaminants, le lait maternel est plus ou moins exposé à ces polluants. Par exemple, le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) a diminué de plus de 70% en vingt ans dans le lait maternel, malgré que ce soit le POP le plus répandu dans le lait humain. Cependant, bien que certaines substances puissent diminuer, d’autres apparaissent sans cesse, note le rapport.
Toujours d’après ce rapport, trois sous-familles des Pfas sont aujourd’hui intégrées à la convention de Stockholm (les Pfos, les Pfoa et PFHxS) et elles ont été retrouvées dans les échantillons de lait maternel des 35 Etats ayant fait des mesures.

Concernant l’eau, ce qui est inquiétant, c’est que des Pfas ont été détectés dans de l’eau potable de différentes archipels des îles du Pacifique éloignées avec des niveaux de concentration loin des normes de l’Union européenne et des Etat-Unis, montrant le caractère très volatil et omniprésent des pfas dans divers environnements.

Source:

https://www.liberation.fr/environnement/pollution/pfas-lonu-alerte-sur-lomnipresence-des-polluants-eternels-dans-leau-potable-et-le-lait-maternel-20240617_DN6OVAFQUNAJBMQH2PW7QADV3U/

https://www.unep.org/topics/chemicals-and-pollution-action/pollution-and-health/persistent-organic-pollutants-pops/pops

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