Isoflavones – Dosage et analyse en laboratoire

Que sont les isoflavones ?

Les isoflavones, également appelés isoflavonoïdes, sont une sous-famille des flavonoïdes. Les isoflavones sont des substances chimiques produites par les plantes, en particulier dans les légumineuses et notamment le soja qui en contient abondamment.
Cette sous-famille des flavonoïdes fait également partie la famille des phytoestrogènes, des composés non stéroïdiens ayant une structure et un fonctionnement similaires aux oestrogènes.
Ils sont très étudiés pour leur propriétés pseudo-estrogéniques et leurs potentiels bénéfices sur la santé, notamment pour soulager les symptômes de la ménopause.

Quelles sont les molécules appartenant à cette famille ?

Les isoflavones les plus répandues sont :

  • Génistéine : 5,7-dihydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-4H-chromén-4-one
  • Daidzéine : 7-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)chromén-4-one
  • Glycitéine : 7-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-6-méthoxy-4-chroménone
  • Biochanine A : 5,7-dihydroxy-3-(4-methoxyphenyl)chromen-4-one
  • Formononétine : 7-hydroxy-3-(4-méthoxyphényl)chromén-4-one
  • Prunétine : 5-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-7-méthoxychromén-4-one
  • Tectorigénine : 5,7-dihydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-6-méthoxychromén-4-one
  • Orobol : 3-(3,4-dihydroxyphényl)-5,7-dihydroxychromén-4-one
  • Calycosine : 7-hydroxy-3-(3-hydroxy-4-méthoxyphenyl)chromén-4-one
  • Irigénine : 5,7-dihydroxy-3-(3-hydroxy-4,5-diméthoxyphényl)-6-méthoxychromén-4-one
  • 5-O-méthylgénistéine : 7-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-5-méthoxychromén-4-one
  • Pratenséine : 5,7-dihydroxy-3-(3-hydroxy-4-méthoxyphényl)chromén-4-one
  • Psi-tectorigénine : 5,7-dihydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-8-méthoxychromén-4-one
  • Rétusine : 7,8-dihydroxy-3-(4-méthoxyphényl)chromén-4-one
  • Santal : 5-hydroxy-3-(3,4-dihydroxyphenyl)-7-méthoxychromén-4-one

Comment sont doser les isoflavones en laboratoire ?

Les isoflavones sont généralement dosés par HPLC-UV, technique analytique reposant sur une analyse par chromatographie en phase liquide (dite HPLC), combinée à un détecteur d’absorbance de longueurs d’ondes de l’ultraviolet au visible.
La méthode par HPLC-UV permet dans le cas des dosages des isoflavones de les détecter facilement et d’avoir des résultats fiables pour le niveau de détection attendu.

Quels sont les doses règlementaires actuels et la réglementation en vigueur ?

Depuis 2005, les autorités françaises recommandent de ne pas dépasser 1mg d’isoflavones/kgpc/jour. Par exemple, une personne de 75kg ne devrait pas dépasser 75mg d’isoflavones par jour.

Le problème avec la concentration en isoflavones, est que celle-ci diffère beaucoup du niveau de transformation du légumineux, source de la molécule et qui entraîne une quantité d’isoflavones absorbée différente selon les préparations.
Pour les préparations à base de soja par exemple, le soja non fermenté (tofu classique) est plus riche en isoflavones que les produits fermentés (tempeh, miso,…) qui en contiennent moins. A contrario, les produits ultra transformés tel que les boissons au soja, les plats cuisinés au soja, les graines de soja apéritif sont très concentrées en isoflavones, dépassant la dose conseillée par les autorités sanitaires.
L’Anses a par exemple cité les biscuits apéritifs au soja qui contiennent jusqu’à 100 fois plus d’isoflavones que la sauce soja.

Quelles sont les autres recommandations de l’Anses sur la consommation d’isoflavones ?

L’Anses déconseille d’avoir une consommation régulière de sojas et autres aliments riches en isoflavones chez les enfants de 3 ans.
L’agence déconseille également aux femmes enceintes et à celles ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancers du sein de consommer du soja.

Quels sont les bienfaits des isoflavones ?

La consommation d’isoflavones offre de nombreux bienfaits par ses puissantes propriétés antioxydantes. La consommation des isoflavones contribuent à réduire le stress oxydatif.
Leur consommation agit également sur la santé cardiovasculaire en aidant à réduire le risque de maladies cardiaques. Par exemple, la consommation de tofu, aliment riche en isoflavonoïdes permettrait une diminution du risque de maladie cardiaque de 18%. Ils agissent également sur le niveau de mauvais cholestérol en le réduisant ainsi que sur la protection cardiovasculaire en renforçant la tonicité des vaisseaux sanguins et de facto à réduire le risque cardiovasculaire.

Hormis l’impact bénéfique sur la santé cardiovasculaire, la consommation d’isoflavones permettrait :

  • D’atténuer les symptômes de la ménopause en aidant à réduire la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur chez les femmes sujettes à cette période de la vie.
  • De maintenir la santé osseuse
  • D’améliorer l’élasticité de la peau, d’agir sur les dérèglements hormonaux liés à l’acné et renforcer la fibre capillaire.

Certaines études suggèreraient que la consommation d’isoflavones pourrait contribuer à réduire le risque de certains cancers, notamment le cancer du sein et celui de la prostate. Cependant, bien que la consommation d’aliments riches en isoflavones possède de nombreux bienfaits, cette dernière doit rester modérée avec des dosages à ne pas dépasser surtout concernant certains profils, au risque d’entraîner certains risques.

À contrario, quels sont les dangers associés ?

Selon les dernières autorités sanitaires tel que l’Anses, une consommation trop importante d’isoflavones peut entraîner plusieurs risques pour la santé.

Des perturbations hormonales associées

Tout d’abord, les isoflavones sont des phytoestrogènes, et sont donc associés à des perturbateurs endocriniens. Ils peuvent interférer avec le fonctionnement hormonal physiologique et impacter le système reproducteur.

L'impact chez les femmes

Chez les femmes, une consommation élevée en isoflavones pourrait perturber l’équilibre hormonal en interférant avec les récepteurs aux oestrogènes.
Des études laissent à croire que les femmes, cela pourrait allonger la phase folliculaire du cycle menstruel et retarder l’ovulation, réduisant ainsi la fertilité.
Une consommation excessive pourrait également affecter la phase lutéale en diminuant la production de progestérone, essentielle à l’implantation de l’embryon.
D’autres études ont également observé un léger allongement du cycle menstruel, signe potentiel d’un déséquilibre hormonal.

Des perturbations hormonales chez les hommes

Concernant les hommes, les effets secondaires sont également présents. Une forte consommation d’isoflavones chez les hommes a été liée à une baisse du nombre de spermatozoïdes, probablement en raison d’une modulation de la testostérone. Chez des tests effectués sur des rats mâles exposés in utero, pendant la gestion, on a observé une diminution de l’épididyme, pouvant impacter la maturation des spermatozoïdes.

Où trouve-t-on le plus fréquemment les isoflavones ?

On retrouve les isoflavones dans de nombreuses plantes, tel que les légumineuses dont le soja mais également en toute logique dans les préparations à base de soja, dont les concentrations sont plus importantes.

Dans les plantes

Les isoflavones sont présentes dans toutes les plantes, mais on ne les retrouve unique de manière significative que dans la famille des Fabaceae (les plantes du groupe des « légumineuses).

Parmi les plantes où on retrouve des concentrations significatives, voir élevées d’isoflavones, on peut citer :

  • Les psoralea (Psoralea corylifolia)
  • Le soja
  • Le haricot vert
  • Les pousses de luzerne
  • Le haricot mungo
  • Le voème
  • Les racines de kudzu
  • La fleur et la pousse de trèfle des prés

Dans les denrées alimentaires

Comme dit plus haut, la concentration en isoflavones diffère selon la nature de la source. Les aliments ultra transformés à base de soja ont une concentration en isoflavone beaucoup plus importante qu’une sauce soja classique, nécessitant une préparation bien moins importante.

Parmi les aliments en contenant le plus, on peut citer :

  • La farine de soja
  • Les protéines de soja texturées (crues)
  • L’isolat de protéine de soja
  • Le concentré de protéines de soja
  • Le natto
  • Le tempeh
  • Le miso
  • Le tofu frit
  • Le tofu
  • Les boissons au soja

Les aliments hautement transformés retiennent la plus grande partie de leur contenu en isoflavones. Les aliments transformés mais fermentés tel que le miso en contiennent par exemple moins que le tofu.

Vous souhaitez effectuez le dosage des isoflavones via notre laboratoire ?

Phytodia, laboratoire expert dans l’analyse des molécules d’origine végétale saura vous conseiller et vous accompagner dans le dosage et l’analyse des différentes molécules de la famille des isoflavones auxquels vous seriez confrontés.

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Sources:

https://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/nutrition-aliments/l-anses-ne-veut-plus-de-produits-au-soja-dans-les-cantines-20250324

https://www.vidal.fr/parapharmacie/complements-alimentaires/isoflavones-phytoestrogenes.html

https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-QR-phyoestrogenes.pdf

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