PFAS dans les cosmétiques : la France vote une loi pour les interdire
Le 4 avril dernier, l’assemblée nationale a voté une loi pour réguler l’utilisation des PFAS, des substances couramment désignées comme « polluant éternel », devenu une plaie pour l’environnement et la santé des consommateurs et qui sont encore utilisés dans les cosmétiques.
Que sont les PFAS et les problèmes liés ?
Les PFAS pour per-et polyfluoroalkylées, représentent une famille de plusieurs milliers de composés chimiques, utilisées dans de nombreux produits du quotidien depuis les années 50. Le point commun entre les PFAS est d’être persistant dans l’environnement ; ils se dégradent peu ou pas du tout au cours du temps, d’où leur surnom de « polluants éternels ».
Leur caractère persistant entraîne une pollution de tous les milieux naturels : l’eau, l’air, les sols et les sédiments. Leur présence dans la nature peut également impacter la santé des individus. Chez l’Homme, les PFAS s’accumulent également dans l’organisme une fois ingérés. Les PFAS chez l’Homme sont fortement soupçonnées d’avoir des risques pour la santé. D’après le site de l’anses, des travaux scientifiques sur certains PFAS ont montrés qu’ils peuvent avoir des effets délétères pour l’être humain (augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie,…) et d’être également des perturbateurs endocrinien et immunitaire.
Que contient cette loi ?
Cette proposition de loi adoptée dans un premier temps par l’Assemblée nationale, vise à interdire dès le 1er janvier 2026, la fabrication, l’importation et l’exportation de produits qui contiennent des PFAS et que l’on retrouve dans les textiles d’habillement (et pour tous les textiles dès 2030), le fart (pour les skis), et les cosmétiques.
Ce projet de loi prévoit également une trajectoire de « réduction progressive des rejets aqueux » de PFAS par les installations industrielles jusqu’à leur disparition cinq ans après la promulgation de la loi, ou encore le paiement d’une redevance par les sites industriels qui rejettent ces substances toxiques.
Enfin le texte prévoie une meilleure transparence sur la qualité des eaux brutes et potables. Les agences régionales de santé (ARS) qui sont chargées de ce contrôle, devront à l’avenir prendre en compte les PFAS et publier les résultats de leurs analyses.
Enfin, afin d’améliorer la transparence sur la qualité des eaux brutes et potables, les Agences régionales de santé (ARS) devront prendre en compte les PFAS dans leurs contrôles et publier les résultats de leurs analyses.
Les PFAS encore utilisés en cosmétique
Bien que l’utilisation des PFAS dans les cosmétiques est de plus en plus réduite, il est à noter qu’il existe encore des PFAS qui sont utilisés dans du maquillage des yeux, de fond de teint, de poudre, de masque et gommage, de soin anti-âge et bien d’autres cosmétique. Pour vérifier l’utilisation ou non de ces substances, il faut vérifier la composition INCI des ingrédients cosmétique présents sur l’étiquette. Parmi les PFAS encore fréquemment utilisés, il y a :
- PTFE
- PERFLUORODECALIN
- PERFLUORONONYL DIMETHICONE
- POLYPERFLUOROMETHYLISOPROPYL ETHER
- METHYL PERFLUOROISOBUTYL ETHER
- PERFLUOROHEXYLETHYL TRIETHOXYSILANE
- PERFLUOROHEXANE
- POLYPERFLUOROETHOXYMETHOXY DIFLUOROETHYL PEG PHOSPHATE
A noter que les cosmétiques certifiés bio n'en contiennent pas, cela est interdit dans les labels Cosmébio et Ecocert qui sont les principaux labels de cosmétique bio.
Bien que récemment adoptée par l’Assemblée nationale, cette loi doit encore passée l’étape du Sénat pour être pleinement adoptée. Cette loi représente toutefois une avancée dans la protection des consommateurs afin de moins les exposer au PFAS et notamment dans les produits cosmétiques.
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Le Sénat adopte la loi contre les PFAS
Source :
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/dossiers/proteger_population_risques_pfas?etape=16-SN1
https://www.alternatives-economiques.fr/pfas-premier-succes-contre-polluants-eternels/00110298
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